Première publication: 3 mai 2015

Traitement de l'acrophobie ou « vertige »

Il y a des solutions pour guérir de la peur du vide, de la hauteur ou de l'altitude

Un enfant qui n'a pas peur du vide

Enfant escaladant la falaise verticale d'une carrière, sans peur du vide: il n'est pas acrophobe

Préambule

Je ne vends rien. Vous pouvez donc lire ces lignes en toute tranquillité. Je veux juste offrir ici le témoignage de ma reconnaissance aux personnes qui, grâce à leur traitement, m'ont aidé à guérir de l'acrophobie, affection aussi faussement nommée vertige.

Le mot vertige recouvre deux concepts très différents. Le premier est physique : une personne peut souffrir de vertiges l'obligeant par exemple à s'asseoir. Ce trouble n'a rien à voir avec la psychologie, il peut résulter d'un dérèglement de fonctions internes, par exemple de l'oreille ou de la tension, et doit être examiné par un médecin.

Si par contre vous souffrez de vertige en situation de hauteur, d'altitude, ou de peur du vide, alors ce n'est pas de vertige mais d'acrophobie qu'il faut parler, et le psy qu'il faut voir.

Si, dans le cadre du système de sécurité sociale de votre pays, ce genre de consultation, pour être remboursé, doit être ordonné par un médecin, vous profiterez de cette rencontre pour lui demander de vérifier votre bonne coordination entre la perception visuelle et auditive. Sur ce plan, nous avons tous une sensibilité différente, et il peut arriver que le médecin ordonne un traitement qui commence à vous aider. Mais dans la plupart des cas, pour guérir, l'acrophobie passera par le psychologue, et parfois par des « thérapies naturelles » (évoquées à la page suivante : « Autres voies »).

En haut d'escaliers roulants (ici, 4 niveaux successifs)

Des escaliers roulants qui peuvent aussi déclencher la peur du vide

Comment se libérer de la peur du vide, en général ?

Le problème avec la peur en hauteur est de deux types. D'une part, il faut savoir « avouer » son acrophobie. Il fut un temps, pas si lointain, où souffrir du vertige relevait de la maladie honteuse : le sujet manquait de courage, un point c'est tout. Le second problème est que beaucoup de psy et de médecins balaient le problème d'un revers de la main : « c'est rien, ça, ça se soigne en dix séances », et pfuiiit, le problème est évacué.

Parfois c'est vrai, mais ce n'est pas toujours aussi simple, et l'acrophobe doit savoir que le traitement, même avec beaucoup d'application, va prendre un certain temps, et souvent nécessiter une sérieuse remise en questions de certitudes acquises il y a longtemps, et soigneusement cultivées depuis. À cet égard, plus vous commencerez à vous soigner tard, car c'est de soins que nous avons besoin pour guérir, plus il est probable que la thérapie sera longue.

Sachant cela, si par la suite votre vertige est vraiment guéri en dix séances, vous aurez eu une heureuse surprise.

Le plus souvent, le psychologue donnera au patient acrophobe les indications pour effectuer lui-même (c'est un travail) une thérapie comportementale. L'idéal serait d'ailleurs que le psy vous accompagne, mais ce n'est pas toujours possible. Il vous recommandera alors de chercher dans votre entourage un co-thérapeute. En ce qui me concerne, j'ai choisi un réfugié nigérian qui « vend Le Réverbère » à la sortie des magasins, plutôt sympa, à qui il m'arrivait de donner une pièce. J'ai pensé : « si ce gars-là a été assez débrouillard pour obtenir un permis de séjour ici, (je savais qu'il en avait un), il le sera bien suffisamment pour m'aider à progresser sur les ponts ». Et c'était bien vu.

Passerelle pour piétons au-dessus d'un paysage superbe : c'est beau, mais c'est haut

Une passerelle pour piétons 16 mètres au-dessus du port de Sassnitz, parois latérales transparentes, acrophobes s'abstenir

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